Sensualité Sauvage : Voici le temps trouble des restrictions, des couvre-feux et de la menace des rencontres…

u fil des années, les nouveaux tomes des aventures d'Ève de Candaulie font de son personnage une amie dont les confidences sont d'autant plus touchantes qu'en dehors de sa mise en scène érotique, apparaît la singularité de ses propres vulnérabilités dans un monde de relations, le candaulisme, qui se veut hyper maîtrisé et contrôlé. Ce quatrième volet de cette tétralogie se révèle d'autant plus proche qu''apparaît notamment des éléments concrets du temps présent auxquels le lecteur et la lectrice peuvent se reconnaître et s'identifier. En effet, après la dimension atemporelle d'une succession d'ans XIV, XV à la manière d'un nouveau calendrier issu d'une révolution sociale, celle du double fictionnel de son autrice plongeant dans l'expérimentation d'une nouvelle vie en dehors des normes préfabriquées pour se relationner aux autres, Sensualité sauvageévoque le moment du grand bordel (sic) du confinement et de la pandémie mondiale. Contrairement aux épisodes précédents, tout se passe ici sans sortir de France et à la manière de Marcel Proust, les dernières pages attestent du temps passé sans nostalgie mais avec une nouvelle perspective de s'inscrire dans le temps et de découvrir auprès des nouvelles générations, l'enjeu d'avoir modestement contribué à légitimer l'adoption de nouvelles voies de vie intime.

Une histoire d'amour inédite intense débute ce quatrième tome avant de se confronter aux conséquences pathogènes dudit grand bordel. Ainsi l'expérience du polyamour flirte avec le candaulisme dans une chorégraphie qui trouve finalement sa force et son assurance dans l'expérience du temps, notamment dans la relation socle de la protagoniste et la continuité de la pluralité de son identité au monde en tant que femme en pleine possession de ses moyens. L'histoire de cette Sensualité sauvage est une description d'une audacieuse créativité intime et sexuelle, toujours ouverte aux propositions de chacun et de chacune selon le respect partagé du consentement et de la bienveillance comme forme fondatrice d'une communauté capable de faire foyer.

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