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Inguinis Oracle (2) : deuxième diptyque érotique au sein de la Rome antique !

Posté sur14/10/2020

Après la réussite d'un premier diptyque historico-policier au cœur de Rome et ses orgies, Tabou reconduit ses auteurs Katia Even et Nicolas Guenet dans une nouvelle intrigue liée au pouvoir bien entendu, mais aussi aux fameuses vestales.

Rome, premier siècle avant J.-C., une époque où débauche, violence et orgies sont le lot quotidien des élites de la capitale du monde connu. Le jeune Gaius y trouve pourtant son compte. Pendant qu’il se prélasse au lupanar, sa mère dirige d’un main de fer le Cirque dont sa famille a la charge.

Mais tout s’accélère lorsqu’un individu masqué tente de dérober des parchemins qui dévoilent les secrets de la naissance de Gaius, de quoi remettre en doute sa légitimité sur la charge du Cirque. Un vol qui se double d’un terrible accident : le feu dévore la maison familiale et sa mère périt dans les flammes.

Pour Gaius, sa vie dorée vient de s’interrompre brusquement. À qui peut-il désormais faire confiance ? Sans doute à la vestale qui veut le protéger. Mais attention à ne pas poser la main sur elle, car malgré les sentiments que tous deux éprouvent, leur amour pourrait conduire la vestale au bûcher et le jeune héritier du Cirque à l’exil...


Le premier diptyque Inguinis nous ayant conquis, nous sommes heureux de retrouver ces auteurs dans une seconde intrigue policière et érotique. Sachez tout d’abord que nous ne devez pas avoir lu le premier diptyque pour apprécier le second. Hormis le cadre et le genre qui demeurent, aucun personnage ne passe d’une série à l’autre.

Le premier tome d’Inguinis Oracle débute de manière fort triviale. Il ne s’agit pourtant que d’un trait d’humour de la scénariste Katia Even : pas question ici de récit érotique où les ébats s’enchaînent autour de dialogues creux et convenus, les auteurs continuent de dépoussiérer le genre avec habilité et humour.



Cette volonté de conduire un récit érotique et policier convient d’ailleurs bien à cette Rome antique où bien des affaires étaient traitées en position horizontale. Cette fois, la scénariste installe plus rapidement son intrigue : l’héritage de la charge du Cirque qui génère bien des envieux, notamment à cause d’une promesse de mariage non tenue.

S’il faut s’accrocher un petit peu sur ces deux pages qui servent de ciment au premier tome, le récit reste très plaisant, entre une vestale qui se demande si elle a bien choisi sa voie, et un jeune citoyen romain intéressé par les plaisirs de la chair mais qui doit grandir d’un coup. Agençant habilement les coups de théâtre ponctués par les secrets des parchemins, les rebondissements et les coups de hanches, la scénariste réussit un récit fluide où l’on ne s’ennuie pas un instant.

Côté dessin, Nicolas Guenet passe habilement des corps enchevêtrés aux élégantes architectures romaines. Les scènes trop sombres du premier diptyque sont derrière nous, car le dessinateur gère désormais très bien ses couleurs. Sans atteindre à la perfection d’un Murena, et en dépit de quelques cadrages parfois acrobatiquement inutiles, Inguinis Oracle se lit avec plaisir et envie, et continue à démontrer que l’on peut réaliser de la bande dessinée érotique tout en développant des sujets intéressants, comme le rôle des vestales, ainsi que les lois des mariages dans la Rome antique.

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