Les aventures de Omaha, tome 4 : Fin d'une intégrale primée et historique !

Publié le 24/08/2020

Fin d'une intégrale primée et historique dans son mélange de sexe non censuré et d'intrigue classique au long cours. Tout un pan de la libération sexuelle américaine qui rejoint le patrimoine du 9ème art.

Avec ce volume 4, l’intégrale de cette série unique se conclut. Un travail éditorial conséquent, avec une reliure cartonnée, plusieurs introductions... On n’imagine pas l’importance de cette oeuvre sans se pencher sur le contexte : le puritanisme américain, l’essor du porno dans les années 1970, la révolution sexuelle, l’émergence des sexualités différentes, les droits des homos... Tout cela cohabite dans une intrigue où les scènes explicites sont à la fois peu nombreuses et parfaitement intégrées au scénario. Donc point ici de cases pour soulager l’appétit masturbatoire pour celui ou celle qui attend son quota d’assauts excitants.

Omaha, c’est aussi une histoire complexe, avec des ramifications reliant des genres très codés : polar, saga familiale, politique, justice. Avec le sexe toujours prêt à résoudre les problèmes ou bien à les créer. Mais le duo (un temps marié) Waller-Worley va plus loin. La série met en avant le sexe homosexuel, le handicap, et surtout, pour son couple vedette, des relations équilibrées où le plaisir est toujours partagé.

Le trait de Reed Waller, qui gère les croisements humain/animal avec maestria, apporte grâce et charme à ses personnages, tout en appuyant efficacement les tronches des flics ou des politiques. Dans un tel contexte, on peut largement qualifier la série de patrimoniale, et le Eisner award obtenu en 1991 couronne à la fois l’audace du pari, ce croisement des genres hardi, et le travail titanesque de ces 1000 pages d’intrigue.

Omaha peut aussi revendiquer l’étiquette de BD militante, mais au bout du compte révèle une inspiration presque fleur bleue et romantique (mais oui) comme le montre la conclusion de l’intégrale, qui relie épanouissement sexuel et harmonie du couple. Au pays des wasps effrayés par la fellation et la sodomie, quelle révolution ! On se demande ce qu’en penserait un certain Donald. Car des créatures aux têtes de canard, Omaha en aligne quelques unes.

(par Guido BACRI)

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