Les attributs du sujet : entre fantasmes et folie pure !
Publié le 12/12/2016
Un grand merci aux éditions Tabou pour ce service presse. Françoise Rey est une auteure emblématique de la littérature érotique et je crois avoir découvert ce genre littéraire (ainsi que la maison d’édition Tabou) grâce à elle. J’avais presque eu un coup de coeur pour son livre La peur du noir et j’avais également adoré Ultime Retouche. J’avais cependant moins accroché à d’autres de ses ouvrages et je ne savais pas à quoi m’attendre avec Les attributs du sujet. En réalité, j’avais peur que l’auteure soit partie trop loin, peur de ne pas réussir à entrer dans son récit. Je n’ai finalement eu aucun mal et si ce n’est pas le livre que je lui préfère, j’ai tout de même passé un excellent moment.
Dans Les attributs du sujet (ou "Les couilles de Piotr"), Françoise Rey oscille entre fantasmes et folie pure (encore que les deux peuvent très bien ne faire qu’un) et le lecteur va tenter de découvrir avec elle si oui ou non, ce cher Piotr en a dans le pantalon. Pour agrémenter cette quête de savoir, l’auteure nous parle des couilles à travers l’histoire et des expressions françaises qui contiennent ce mot ou un de ses synonymes. Qui à part elle pouvait faire ça ? Personne, à ma connaissance.
Il y a une dureté dans ses mots qui font son charme. Françoise Rey n’est pas une auteure comme les autres et même l’érotisme est différent avec elle. Parfois elle part si loin que je ne parviens pas à la rattraper mais globalement je la trouve exceptionnelle. Elle a une réelle maîtrise de la langue et son savant mélange de métaphores et mots crus font leur effet. Je ne vous cache pas que j’ai pris beaucoup de plaisir à retourner à la rencontre de sa plume, et son amour pour la figure de style qu’est l’énumération m’a une fois de plus conquise. Dans ce livre, elle a usé et abusé de son vocabulaire et tout ça combiné à son style offre un récit assez épique.
Outre sa plume, Françoise Rey a une particularité. Tous les auteurs mettent d’eux dans leurs livres mais avec elle c’est à la limite de l’exhibitionnisme. Et moi ? J’adore ça. Elle s’expose, impudique, et elle conquit ses lecteurs. Qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui est faux ? Je n’en ai aucune idée mais quand je la lis, j’ai l’impression que tout est réel, que tout est vécu. (Je n’ai jamais essayé de vérifier et mon ignorance me satisfait pleinement.)
« Toujours ces semi-aveux, semi-mensonges, semi-gestes, semi-discours, semi-tout, c’est ça Piotr, pour moi, vous êtes un semi-rustre, semi-dandy, semi-éditeur, semi-ami. Et moi, je suis trop entière. »
Habituellement, je déconseille les ouvrages des éditions Tabou à ceux qui ne se sentent pas prêts psychologiquement car les sujets sont souvent forts. Mais Les attributs du sujet est un récit assez soft selon moi et j’en suis même surprise. Je ne l’ai pas trouvé particulièrement érotique, il est à la limite, je dirais. Je ne saurais à qui le recommander parce que je pense que Françoise Rey a un style vraiment unique qui ne plaira pas à tout le monde. Je ne peux que vous inviter à vous laisser tenter !
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